« Il n’a ni beauté, ni prestige… Beaucoup en le voyant détournent le regard, l’évitent… »
Ces paroles du Prophète Isaïe nous les méditons chaque année lors de la Passion de Jésus.
Ces paroles révèlent aussi tous ceux dont l’apparence éloigne des autres.
Geneviève, petite sœur d’une fraternité en France, nous partage le chemin parcouru avec Jean :
La rencontre
Chaque dimanche, Jean arrive dans son fauteuil roulant pour assister à la messe.
Hirsute, pas rasé, les vêtements sales, émacié… on ne peut pas dire que l’on ait envie de l’approcher !
Pourtant il y a eu un regard, un bonjour, quelques mots, une conversation plus longue… Et l’on découvre l’histoire humaine.
Les épreuves de famille, de travail, de santé, se multiplient ;
L’éloignement de ses racines accentue la solitude.
Quelle énergie lui a-t-il fallu pour rester simplement debout?
Dégringolade
Dans sa propre détresse il accueille un temps chez lui un homme en tout autant mauvais état et malade de l’alcool. Cette présence difficile finit par décourager soignants et assistants. L’accompagnement humain se distend se réduit à peu de chose, la santé de Jean se dégrade.
Rester proche
Geneviève continue :
Je me suis rendue compte que ses repas étaient assurés toute la semaine par le service communal, mais pas le weekend, alors nous avons essayé de lui apporter quelque chose à manger.
Un jour j’ai tenté de lui couper les ongles, mais ils étaient devenus si durs que j’ai eu beaucoup de mal.
Élargir les relations
Lors d’une rencontre avec les membres de la Société Saint Vincent de Paul, j’ai parlé de Jean.
Le responsable a voulu le rencontrer.
Depuis ils ont pris en charge une relation de proximité et d’entraide efficace avec Jean, et en acceptant ses rythmes et façons de vivre.
Peu de temps après, Jean arrive les cheveux coupés, les vêtements propres, le visage détendu et nous dit avec joie et satisfaction :
« J’ai pris une douche, je suis propre. »