Actuellement six petites sœurs vivent à Cuba, en deux fraternités.
Leur vie fraternelle s’enrichit de leurs différentes origines :
cubaine, italienne, colombienne, haïtienne, chilienne.
Après quelques années en Italie, Emanuela revient à Cuba début 2017.
La première année elle reprend contact avec le quartier, disponible
à la maison, puis trouve un emploi de facteur, ce dont elle nous parle.
Chercher un emploi
« En juillet 2018 j’ai commencé à chercher du travail
– j’ai toujours été attirée par le travail de facteur,
sans avoir jamais pu l’exercer-
alors je suis allée postuler à la Poste.
Un souhait exaucé
Une semaine après ma demande, un remplacement m’a été proposé.
C’était aussi le moyen de voir si je pouvais m’en sortir avec le poids
des journaux puisqu’il y avait 240 abonnés.
Au bout de quatre mois d’essai, j’ai obtenu un quartier fixe à desservir.
Depuis je circule dans mon secteur, avec courrier et journaux dans
une petite charrette, par des rues pas toujours en bon état et pentues.
Des rencontres
Dans la rue de nombreuses personnes cherchent à vendre quelque chose,
devant leur maison ou avec une charrette quelconque.
La régularité de mes passages permet les rencontres, une familiarité s’installe:
on se salue, on se demande des nouvelles de la famille… des amitiés naissent
C’est une grand richesse humaine.
Simplement là
Je me sens à ma place parce que c’est un travail simple,
qui me situe avec les gens comme eux.
C’est un partage de vie, de fatigue des personnes qui gagnent
leur quotidien centime après centime.
Pour nous, nos salaires mis en commun permettent
que nous arrivions à payer notre vie ordinaire.
Voilà mon amie
Il y a Teresa, un vieille dame aux mains déformées par l’arthrose.
Assise devant sa porte, elle vend des bonbons, des cigarettes…
L’autre jour, me voyant arriver, elle a dit : « Voilà mon amie! »
J’ai réussi à lui acheter quelque chose, alors que les jours
précédents, elle m’en avait fait cadeau.
« Les bons comptes font les bons amis » lui ai-je dit.
« Notre amitié est plus profonde que cela » m’a-t-elle répondu.
J’étais émue.
Soutien dans les fragilités
Emue aussi par ce vieil homme qui vend des fruits devant la porte de sa maison.
Sa femme, malade, ne peut pas toujours se lever tandis que lui est mal voyant.
C’est donc elle, qui depuis son lit, reçoit l’argent. Ils font équipe avec tant de dignité.
« Cela me frappe que le dernier geste de Jésus, dans l’Evangile de Luc,
Soit une bénédiction sur ses disciples, sur l’humanité.
Que la grâce de cette bénédiction nous accompagne toujours. »
Emanuela