Manutentionnaire, femme de ménage, aide à la personne âgée,
commis de cuisine, employée en buanderie, ouvrière agricole,
facteur… ou encore en chômage; autant d’emplois différents
dans lesquelles travaillent les petites sœurs d’Europe.
Afin de relire ensemble, de partager, s’informer, s’encourager… sur
les conditions de travail aujourd’hui, et leurs répercussions dans
la vie quotidienne, elles n’ont pas manqué, malgré la Pandémie, le
rendez-vous de 2021. Si les rencontres par visioconférence n’ont
pas le goût du présentiel, ce moment de partage bien préparé a
été une victoire sur l’isolement.
Elles constatent, par leur expérience ou celles de collègues, d’amis, qu’aujourd’hui encore des travailleurs manuels sans qualification se retrouvent à accepter des emplois aux conditions variables selon les entreprises. Et ce, dans toute l’Europe. Disparités de salaires, d’horaires, de stabilité, et aussi de protection sociale ou non.
Rythmes au travail et vie communautaire
Dans de nombreuses fraternités aujourd’hui, les petites sœurs sont majoritairement à la retraite. Cette situation influe de manières diverses, selon le contexte local, sur la vie communautaire.
« Dans ma fraternité je suis la seule à avoir un emploi à l’extérieur, notre organisation de vie communautaire en est facilitée . »
« Mes conditions travail sont irrégulières : c’est parfois difficile pour mes sœurs plus âgées qui ont besoin d’un rythme plus stable.«
« Parfois je sens en moi une tension entre ma vie de travail et celle du quartier, mon désir et mes forces… Entrer dans la complémentarité avec celles qui restent à la maison est une aide. »
« J’aime mon travail et j’aime aussi ce lieu, mais, à cause des conditions d’emploi j’ai peur que de perdre ma bonne humeur et la joie de travailler en équipe. »
Lorsque l’on est plusieurs au travail à l’extérieur?
« Cela demande de jongler avec les horaires des unes et des autres. Notre solidarité avec les familles, en poussant notre engagement à l’extrême nous permet de discerner que notre vie fraternelle entre nous demande aussi d’être soignée. »
Équilibre spirituel
Ce qui ressort aussi dans le compte rendu de cette réunion c’est l’importance de nourrir notre vie spirituelle. La lecture de l’Évangile, les partages autour des textes fondateurs de la Fraternité, la prière des psaumes, tout cela vécu en communauté contribue à nourrir notre foi, notre chemin spirituel.
Il est aussi de notre responsabilité de la nourrir personnellement, dans l’oraison silencieuse, les temps de retrait en solitude.
« Le stress du travail, la hâte qu’on a souvent, peut me faire oublier pourquoi je suis là.«
« Prendre le temps de rester dans la nature, me fait du bien…«
« L’expérience de m’abandonner après la lutte m’ouvre à une étape qui s’installe doucement.«
« Un certain idéal cède le pas à la réalité, une autre solidarité se fait jour dans la simple présence d’un corps usé gardant un cœur qui aime.«
Pourquoi ?
L’une des petites sœurs résume brièvement :
« Vivre au milieu de tout ce monde, des petits et des grands et être sœur, petite, de Jésus à sa suite comme
Lui à Bethléem et Nazareth… »