Sur un terrain des gens du voyage en Italie,
après quelques mois d’absence,
Chiara et Rania, redémarrent la fraternité avec Daniela et Sofia.
Désirs, projets, plans… s’élaborent et… volent en éclats.
Prendre le temps
Nous avons pris le temps de relire l’histoire de cette fraternité,
les relations construites depuis des années avec nos voisins.
Nous avons pris le temps de goûter les liens d’amitié,
sur et en dehors du terrain, tissés par celles qui nous ont
précédées et d’en être reconnaissantes.
Nous nous sommes partagées nos désirs, nos questions…
Daniela et Sofia entrent petit à petit dans cette histoire.
Une autre réalité s’impose : le coronavirus !
Préoccupées par l’extension de la pandémie, la première
conséquence a été de revoir nos plans…
Et de choisir : « Je reste au camp »
Puisque nous ne pouvions circuler nous avons pris nos
pinceaux pour préparer une bonne réserve de pierres
peintes en espérant pouvoir les vendre l’été.
Chemin Pascal
L’enfermement forcé et la violence de cette pandémie ont assombri le chemin vers Pâques.
Pourtant, comme le Pape l’a dit pendant la veillée pascale,
« A l’heure la plus sombre, les femmes, ne fuient pas la réalité.
Elles préparent les parfums pour le corps de Jésus »…
et nous en avons senti la bonne odeur.
Il y a eu le parfum de la solidarité :
Tant de personnes se sont préoccupées d’aider nos amis gitans et nous mêmes :
colis, argent, médicaments, alimentation… à partager entre tous.
Il y a eu eu le parfum de la prière :
Ayant plus de temps disponible, nous en avons offert davantage pour la rencontre avec Dieu.
– Entre nous à la fraternité, partage quotidien de la Parole de Dieu, intercession, louange.
– En solitude, un jour par semaine.
Le parfum du jour de Pâques
On n’oubliera jamais Lucrezia, notre voisine, qui le matin de Pâques est entré
dans notre roulotte encore dans l’obscurité, avec une petite bougie allumée :
« Je viens vous donner la lumière du Christ Ressuscité. »
Et puis c’est la joie : la valse des assiettes de la fête et des œufs en couleurs qui
circulent dans tout le terrain.
Jésus nous l’avait dit qu’on le rencontrerait « sur les routes de Galilée »
Il y a eu le doux parfum des solutions inattendues…
Respecter les distances, mais alors comment s’embrasser?
Le petit Léo nous donne la solution :
– un jour il arrive chez nous avec un baiser dessiné sur un bout de papier!
– Mieux encore : il arrive un soir et profite de l’obscurité de notre baraque
pour nous embrasser.
Nous sommes heureuses de notre Galilée pour y reconnaître
Celui qui est vivant et qui vient à notre rencontre.