C’est le soir, nous sommes autour de la table, Denis, la mine triste, entre :
« Je ne vais pas bien, je voudrais que le docteur me donne quelque chose
pour ne plus avoir cette angoisse. »
Plus tard Jean arrive, son rire tonitruant nous entraine à le suivre.
A son tour Lucien discrètement vient s’asseoir, il regarde tout le monde et repère les nouveaux.
Ainsi tout au long de la soirée, des personnes passent un moment à la fraternité.
Des rencontres en abondance ?
Arrivée depuis quelques jours, à la fraternité de La Villetertre dans l’Oise, je regarde le quotidien de mes sœurs d’ici.
Qui pourrait penser que dans un village il puisse y avoir tant de mouvement ?
Les personnes résidant à l’ESAT * ne sont pas les seules à fréquenter la fraternité : amis, voisins, paroissiens… ne manquent pas d’occasions pour passer un moment.
Porte ouverte
Françoise, Marc, Danièle, Brigitte, Yvan, Sophie, Gilles… s’arrêtent pour un service à donner ou à recevoir, pour préparer une réunion, un événement, pour des légumes et des fruits à partager, des soucis à porter ensemble, un anniversaire à marquer, se joindre à la prière, ou tout simplement pour discuter autour d’un café…
Et ce qui frappe dans toutes ces rencontres c’est la réciprocité. A un moment ou à un autre on a besoin d’amis pour avancer sur sa route propre.
Mêlées à la vie sociale
Le village lui-même favorise la vie sociale :fêtes, commémorations, groupes… rassemblent la population.
Selon les possibilités d’âge, de temps, de compétences, les petites sœurs se réjouissent de participer à cette vie.
Paule et Jo rejoignent le « Club des anciens »,
Patricia prépare des crêpes lors d’une fête, Chorale et gym pour Véronique et Odile,
Et puis toutes s’activent, avec les villageois disponibles, à l’épluchage des pommes de terre pour un repas de kermesse…
Au delà du local
C’est vendredi soir, Claire, de la fraternité de La Courneuve, vient pour un weekend de solitude et de prière.
La maison assez spacieuse, d’accès facile grâce à un arrêt ferroviaire, permet à des membres de la Fraternité ou non de faire une halte de silence et de prière loin du bruit et de l’agitation des grandes villes, ou simplement du quotidien.
« Le frère Charles nous laisse l’exemple d’une disponibilité totale,
en même temps que l’hospitalité la plus large et la plus fraternelle.
Il a ouvert son cœur à tous les êtres et n’a jamais pu mettre de
limites à son zèle et à son amour fraternel.
C’est le message de son cœur que je veux essayer de transmettre… »
Petite sœur Magdeleine
* (Établissement Spécialisé Accueil par le Travail)