Dans l’article précédent nous avons parlé de l’étape du vieillissement, des fragilités qui s’installent…
Alors comment et où trouvons-nous la force de vie qui nous permet d’accueillir cette évolution?
L’itinéraire de chacune
Que nous soyons parties au loin ou restées en France, chacune est marquée par un passé qui a pétri sa vie, nourri son cœur.
« Aujourd’hui je ne peux pas vivre ici et là-bas, je garde quelques liens et surtout je chéris ces amis d’une autre façon. »
Loin de nos insertions de fraternité, notre vie communautaire -terreau de la rencontre des autres – s’accentue comme une aide précieuse.
« La proximité concrète avec le monde, accentuée par la distanciation sociale due à la pandémie, a évidemment diminué. Aujourd’hui ma principale proximité ce sont mes sœurs. »
« Cette vie communautaire dans une dépendance réciproque est un grand soutien, elle me permet de donner ce qui est encore possible de moi-même. »
« Il y a un chemin de bienveillance mutuelle, mais est-ce que j’accepte de dépendre de mes sœurs? Parfois en râlant, parfois joyeusement?
Lors d’une discussion rapide sur l’ajustement de taches à répartir :
« Notre dialogue fait d’écoute et de propositions m’a tout d’un coup touchée intérieurement et j’ai pensé : c’est ça notre vie ordinaire, fraternelle, dans une joyeuse simplicité. »
Inscrite dans l’être profond : la confiance
Comment accepter cette faiblesse sinon dans l’abandon confiant du premier jour qui a vu notre arrivée à la Fraternité?
« Au début de ma vie de petite sœur, j’étais « tout feu tout flamme » pour partir comme Abraham. Le feu est toujours là, au fond de moi, même si les forces, elles, diminuent de plus en plus »
« Il y a des mots que je me répète : « comme tu veux Jésus, quand tu veux, ce que tu veux ». Et aussi Seigneur aide moi à vivre cela pas à pas chaque jour. »
L’abandon nous le vivons plus ou moins facilement selon les circonstances, pourtant chacune s’accorde à dire qu’il est chemin de paix.
Abandon confiant de soi même pour tout ce qui est à vivre,
Abandon à Dieu dont la tendresse veille sur ceux que nous avons dû quitter.
Permanentes de la prière
Chaque jour la Parole de Dieu nourrit notre chemin de relation avec Lui, avec les autres, avec nous même. Elle imprègne éclaire nos réactions, nos choix…
« Permanentes de la prière » pour implorer, remercier, confier… ceux qui nous le demandent et ceux qui ne le demandent pas.
La prière solitaire dans le désir d’un cœur à cœur avec Dieu, Lui qui crée le monde et qui remet tout entre nos mains.