Ancrée dans la réalité

A Gallitzin aux USA, petite sœur Mary Roberta partage, depuis deux ans,
la vie en foyer logement, avec des personnes plus ou moins de son âge.

 

 

 

« Une vie ordinaire » dit elle, et c’est vrai, comme celle de tant de gens.
Pourtant cet ordinaire s’éclaire d’une joie profonde quand le cœur
s’ouvre à celui qui frappe.

 

 

 

 

 

Carrefour des rencontres

« Dans notre bâtiment un ordinateur est à disposition.
Un jour, tandis que j’étais à répondre aux e-mails,
John vient s’asseoir à côté de moi. Il me demande s’il peut
regarder ce que je fais.

Ce voisin discute rarement avec les autres résidents,
de plus il montre peu d’intérêt pour ces outils modernes.
Mais bien qu’étonnée par sa demande, j’accepte.
Il ne bouge pas et ne dit rien.

 

 

Ancrée dans la réalité

Par chance, ce jour-là, j’avais lu quelque chose du Dalaï Lama :

« Nos vies seront plus harmonieuses
si nous nous ancrons dans la réalité ».

Alors je me suis dit : voici ma réalité,
et au lieu de souhaiter que John s’en aille,
comment vais-je entrer en dialogue avec lui ?

N’ayant pas eu de succès en parlant, je fais remonter quelques photos sur l’écran.
Après la troisième photo, prise avec des amis, il dit : « Tiens, te voilà ! ».

 

 

Alors je lui en fais voir d’autres, mais plus de réaction.
Finalement nous nous quittons.

De telles rencontres, quoique minimes,
nourrissent ma certitude que Dieu
veut que toute personne soit reconnue.

 

 

 

Les angoisses de la nuit.

Un autre soir, vers minuit, le téléphone sonne.
Sûre que c’était une erreur, je l’ignore.
Mais, quand après quelques secondes la sonnerie à nouveau retentit,
je me décide à répondre.

C’était la voisine qui, sans en dire plus, me demandait de passer chez elle.
Réveillée d’un bon sommeil, je me sentais un peu de mauvaise humeur !

 

 

 

 

Le cœur en éveil

Mais très vite je m’aperçois que cette dame est angoissée.
Elle me laisse comprendre qu’elle a peur de mourir,
peur aussi d’aller à l’hôpital.

Quoi faire ?

Assise à côté d’elle, sans trop savoir quoi faire,
je l’encourage à respirer doucement et plus en profondeur.
Elle reste agitée.

 

 

Entrer dans la confiance.

Me vient l’idée de prier avec elle  le Psaume 23
et je commence :                                     « Le Seigneur est mon berger… »

Aussitôt  elle répond :                             « Je ne manque de rien ».

Voyant que la concordance s’installait,
nous avons continué.                               « Aux eaux tranquilles, il rafraichit mon âme »

Elle avait retrouvé le calme, sa tension avait baissé.

 

« Oui,
tous les jours de ma vie
ton amour m’accompagne,
et je suis heureux. »